La ménopause, un élément de plafond de verre
Dans les sphères les plus élevés des structures décisionnelles nationales ou internationales, la représentation féminine n'a pas connu, ces dernières années, d'évolution majeure. D’après Women’s Health Initiative (WHI), beaucoup d’éléments peuvent être à la base de ce constat. Certaines périodes dans la vie de beaucoup de femmes peuvent être extrêmement difficiles, notamment avec l’apparition de certaines maladies chroniques, la ménopause, par exemple, qui survient généralement entre 45 à 55 ans et dure entre quatre à huit ans. Sachant que, majoritairement les postes de décisions sont passibles d'être atteintes dans cette tranche d'âge, voyons si la ménopause ne représente pas un hadicap dans le processus d’intégration et d’autonomisation des femmes dans le milieu professionnel.
La ménopause est un processus biologique naturel qui vient avec l’arrêt des menstruations. Après près de 12 mois d’absence de menstruation, les symptômes physiques, tels que les bouffées de chaleur, et les symptômes émotionnels de la ménopause peuvent perturber le sommeil, diminuer l’énergie ou affecter la santé émotionnelle de ces femmes. Cet état peut contribuer à la fatigue, l’irritabilité, la perte de concentration et aux changements d’humeur. D’après la revue Inserm, 20 à 25 % des femmes se plaignent de troubles affectant leur qualité de vie à un moment ou à un autre de leur ménopause.
Il existe de nombreux traitements efficaces, cependant seulement 8 à 10% des femmes ayant atteint la ménopause, prennent un traitement hormonal. Aucune donnée ne permet aujourd’hui de savoir pourquoi ce taux est si faible. Mais, d’après l’étude Women’s Health Initiative (WHI), beaucoup de patientes ne souhaitent plus y avoir recours, et les médecins ne les y incitent guère. D’autres ne peuvent pas en prendre à cause de leurs antécédents médicaux. Afin de soulager leurs symptômes, quand ils sont gênants, certaines femmes sont donc tentées de se tourner vers des solutions alternatives notamment la progestérone micronisée, la dydrogestérone, ou un progestatif de synthèse (pregnane, nor-pregnane, norstéroïde), dont on ne connaît pas les risques. A cet effet, il devient nécessaire de mettre en évidence ou de développer un traitement de la ménopause qui soit efficace tout en offrant une sécurité d’emploi optimale.
La ménopause peut survenir dans la quarantaine ou la cinquantaine, « l'âge moyen est de 51 ans aux États-Unis ». Cependant, les données montrent que les femmes de ce groupe d’âge représentent une proportion croissante de la main-d’œuvre par exemple en Grande Bretagne le taux d’emploi des femmes de plus de 50 ans est de 67,2 %, contre 58,3 % en 2008. Au Canada, 82,4 % des femmes âgées entre 45 et 54 ans sont sur le marché du travail.
Aujourd'hui, la majorité des femmes sont professionnellement actives lorsqu'elles entrent dans la ménopause. La revue Conversation, explique que, ces femmes, bien avancées dans leur carrière, peuvent vivre assez mal l'inconfort physique, voire psychique, qu'impose parfois la fin de l'activité ovarienne: bouffées de chaleur, insomnies, irritabilité et difficulté à se concentrer. On sait que l'égalité de participation aux prises de décisions n'est pas seulement une simple question de justice et de démocratie. Il faut, dans les faits, une participation active des femmes et la prise en compte de leurs points de vue à tous les niveaux de la prise de décisions. La non-exclusion des femmes ayant atteint l’âge de la ménopause est une des étapes devant favoriser ces dernières.
Les espaces de travail manquent à la fois du soutien pratique et d’empathie nécessaires pour soutenir les femmes qui traversent la ménopause. Plusieurs femmes relatent, dans la revue Conversation, que l’insensibilité de leur employeur.e face à leur situation devrait être prise en compte, car parfois cela va même jusqu’au licenciement quand la situation persiste. Certaines femmes se sentent consternées de voir à quel point bon nombre de femmes ignore complètement le sujet. Jusqu’à considérer la divulgation du statut ménopausique au travail comme une menace et une source d’embarras les exposant potentiellement au ridicule et à l’hostilité lorsqu’elles en parlent. D’autres femmes quittent le travail durant cette période parce qu’elles se sentent incapables d’y faire face. effet Les institutions devraient, a cet effet, adopter des mesures d’intégration qui prend en compte ces particularités, afin que toutes les femmes quel que soit l’âge puisse se sentir en sécurité quant à l’évolution de sa carrière.
Il est donc nécessaire que les institutions intègrent des politiques de diversité qui prend en compte toutes ces particularités féminines. Notamment, des schémas de travail plus souples comme par exemple accorder au personnel féminin des pauses plus longues ou plus fréquentes pour se rendre aux toilettes. Il peut aussi être utile d’examiner l’environnement de travail. Par exemple, on peut diminuer la température des pièces pour les femmes qui souffrent de transpiration et de bouffées de chaleur excessives. Mais aussi et surtout, impliquer davantage de femmes dans le processus de prise de décision de l’institution, de sorte que les problèmes sexospécifiques soient abordés et prisent en considération.
Rappelons que le Centre Kaizen est une entreprise sociale en services consultatifs sur le Genre (Égalité Femme-Homme), qui évolue dans le domaine du renforcement de capacité, la gestion et évaluation de projets ainsi que la recherche. Nous offrons des services consultatifs et assistance technique pour un développement durable, inclusif et équitable entre les sexes aux organisations multilatérales, bilatérales, gouvernementales et non gouvernementales ainsi qu’aux entreprises.