Centre Kaizen plaide pour une intégration pleine et complète des femmes dans toutes les sphères de développement
Un peu après le séisme du 14 Aout 2021, ayant fait des dégâts considérables et des pertes en vies humaines dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse, Nahomie Jn-Baptiste Millien, directrice générale du Centre Kaizen, a été reçue par Samy Janvier, le jeudi 19 août 2021, à l’émission « L’invitée du midi », diffusée sur la Radiotélévision Caraïbes (RTVC,. Elle a intervenu autour du thème : Intégration des femmes dans le processus de résolution de la crise.
Licenciée en Sciences Informatique, avec une maitrise en gestion et évaluation de projet, Nahomie JB Millien a toujours été intéressée à la question de développement communautaire, local et d’un pays en général. Elle a développé une expertise sur les questions de genre et donne depuis plus de 7 ans des consultation sur ce thème. Récemment elle a fondé l’entreprise Centre Kaizen une firme de consultation en diversité de genre qui appuie les institutions dans le processus d’intégration des principes de diversité de genre dans leur structure organisationnelle et ainsi soutien leur initiative pour que leurs projets soient sensibles au genre et favorisent l’autonomisation socio-économique des femmes.Centre Kaizen ne va pas à l’encontre des principes habituels qui s’assoient principalement sur une forme de militance ou de sensibilisation, il le complète en apportant l’aspect technique faisant du genre un domaine de compétence. Cette approche est plutôt différente des approches traditionnelles en Haïti mais toutes les approches ce soit la participation politique ou le militantisme sont les unes aussi importantes que les autres selon Mme Millien. Elle en profite pour saluer le travail extraordinaire que fait chaque organisation féminine ou féministe. Cependant, pour permettre aux institutions de développer cette culture d’intégration de genre dans leur structure organisationnel il est nécessaire de les accompagner avec des outils techniques et adéquats, afin qu’elles puissent atteindre ce résultat », rajoute-t-elle.
M. Samy Janvier, lors de cet entretien a relaté l’importance d’aborder la question de violence, aussi bien que la question du leadership des femmes principalement dans le processus de prise de décision ou les femmes sont souvent en liège par rapport aux hommes. A ce propos, la directrice générale du Centre Kaizen explique la nécessité de la prise en compte du capital humain, principalement, le capital féminin si l’on veut aboutir à un réel développement.
« Le développement national commence naturellement au niveau local, et celui-ci ne peut se faire sans un processus de décentralisation locale. Il doit exister une sorte de synergie entre l’Etat et la société civile qui va stimuler le processus de développement. Au niveau de ces deux embranchements, il doit y avoir une meilleure intégration du capital féminin. Actuellement, au niveau de l’Etat, il existe un programme de réforme qui se veut aboutir à une hausse de présence de talents féminins dans l’administration publique et pour moi c’est un réel avancement à ce niveau et voir les politiques d’administration se changer. Et à ce propos, dit-elle, il y a un ministère qui mérite particulièrement un meilleur traitement, que ce soit du point de vue technique que financier, c’est le Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la femme (MCFDF). Vu qu’il a vocation d’accompagner les femmes à tous les niveaux, il se doit d’être autonome et particulièrement équipé pour aborder correctement les questions.
D’après M. Janvier, au niveau local, il est devenu plus important d’implémenter des organismes communautaires ou tout bonnement des organisations de femmes, les sensibiliser de sorte que les femmes soient parties prenantes dans toutes les sphères de la société civile, soit Casec, Asec, entre autres. Il y a ce qu’on appelle, explique Mme Millien, le PCD (plan communal de développement, qui est un outil extrêmement important mais directement rattaché à une commune. « Important parce qu’il est conçu de manière participative, c’est-à-dire qu’il prend en compte les besoins de tous les secteurs de la commune. Parce que, si au niveau communal, les organismes communautaires particulièrement les organisations de femmes, sont suffisamment au courant de ce qui est inscrit dans le PCD, il devient beaucoup plus facile pour elles de collaborer avec les services et représentations de l’Etat ou les autorités locales qui gèrent les questions d’urgence dans les périodes de crise » ajoute-t-elle.
Sachant que ces plans prévoient des dispositions de relèvement, qui vont permettre à ces instances communautaires d’être mieux préparées pour aborder les premières urgences. La directrice du Centre Kaizen croit qu’il est nécessaire de renforcer les organisations communautaires de base, non pas pendant les crises mais préalablement les en identifier, les localiser, en supportant leur structuration, de sorte qu’elles soient préparées pour aborder les crises. Mme Millien précise il est nécessaire de renforcer la capacité des organismes locaux, ainsi ils pourront servir d’interlocuteur entre les ONG et la communauté depuis la mise en place jusqu’à la réalisation des projets communautaires. « Ces organisations locales, renforcées, disposeront de véritables plans de contingences pour aborder ces questions et seront d’office habilités à travailler avec eux partant du fait qu’elles sont au courant des besoins réelles de la commune » avance-t-elle.
Il a aussi été débattu des questions de collaboration entre le MCFDF et les organisations locales, et bien d’autres points essentiels pour la prise en compte des besoins spécifiques et des intérêts stratégiques des femmes. L’émission au complet est en Stream sur YouTube. Vous pouvez encore la regarder à partir de notre Siteweb. Cliquez sur ce lien pour y accéder.